JE SUIS ENCORE BLOGUEUSE, MAIS CES DERNIERS JOURS, J’AI ÉGALEMENT ÉTÉ PROFESSEUR PARTICULIER, GESTIONNAIRE DE CRISE ET MÊME PANTOUFLARDE

Je m’appelle Silvia Meier, et je suis la nouvelle ambassadrice de Beldona. Je me serais bien présentée à vous, mais c’est un peu compliqué. En effet, depuis quelques semaines, ma vie a été chamboulée. En temps normal, je vous aurais expliqué que je suis blogueuse et mère d’une fille de huit ans et que j’adore me promener en pleine nature, car c’est là que je trouve de nouvelles inspirations pour mon blog. Le problème, c’est que plus rien n’est comme avant, et c’est la raison pour laquelle j’aimerais me présenter en vous parlant de ma curieuse nouvelle vie. Je pense que c’est pareil pour vous: nous avons toutes dû faire une croix sur notre ancien quotidien, pour ne pas dire l’échanger contre une vie dont nous ne voulons pas et dans laquelle il faut tout d’abord réussir à se retrouver.

TOUT CE QUE JE PEUX FAIRE, JE LE FAIS, ET CE QUE JE NE PEUX PAS FAIRE J’ESSAYE QUAND MÊME. JE PROFITE DE CHAQUE BON MOMENT QUE LA VIE M’OFFRE.

Je suis encore blogueuse, mais ces derniers jours, j’ai également été professeur particulier, gestionnaire de crise et même pantouflarde! Mon ancien quotidien bien organisé autour de mon travail calme en télétravail et de mes balades en forêt avec pour seul compagnon mon chien appartient maintenant au passé. Je me présente donc sous cette nouvelle version de moi, que j’espère temporaire. J’ai 37 ans, des rhumatismes, et je fais l’école à la maison pour ma fille. Quand j’ai un peu de temps, j’écris sur les innombrables bricoles, outils de bricolage et tâches ménagères. La transition entre ma condition de blogueuse normale et celle de gestionnaire de crise confinée a commencé il y a environ trois semaines, quand j’ai dû aller chercher ma fille à l’école. Je suis une patiente à risque en raison de ma thérapie immunosuppressive contre mes rhumatismes: j’ai donc dû prendre des décisions qui ont complètement bouleversé mon quotidien. Chaque matin, je me lève avec la pensée que plus rien n’est comme avant…

Dans notre escalier, j’entends le craquement provoqué par deux petits pieds et quatre pattes qui se faufilent dans la cuisine. C’est le signal: la journée commence. J’ouvre les yeux et je regarde mon mari, Sam, qui se trouve à côté de moi, tandis que je me rappelle que le réveil ne sonnera pas. Maintenant, la journée commence quand ma fille se lève. D’une certaine façon, ce réveil naturel et tranquille est plutôt agréable. Et en même temps, les premiers jours sans école, je me sentais un peu coupable: avais-je vraiment le droit de profiter de la disparition de cette pression qu’exerce le temps sur nous alors même que nous vivons un moment difficile? 

 Au début, je mettais le réveil tous les soirs, je me levais à 7 heures, je prenais ma douche, je m’habillais normalement en me promettant de ne pas me laisser aller en cette période de quarantaine. J’allumais mon ordinateur pendant que le café coulait et je mettais ma fille devant son programme scolaire du jour.

J’avais oublié que la vie ne se déroule pas toujours selon nos plans. C’est à nous de nous adapter aux situations exceptionnelles, pas l’inverse. Je me suis vite rendu compte que ce programme strict ne convenait pas du tout à notre nouveau quotidien. En effet, là où nous devions aller au travail ou à l’école, il fallait maintenant tous rester à la maison: impossible de distinguer clairement les différents environnements. Et plus j’essayais de m’accrocher à ma structure habituelle, plus je me compliquais la vie. Finalement, nous étions tous stressés puisqu’il nous était impossible de retrouver notre bon vieux quotidien et sa tranquillité. J’ai donc fini, il y a quelques jours, par laisser tomber mes habits de travail et avec eux ma culpabilité et de m’emmitoufler la moitié du temps dans ma robe de chambre Beldona bleu foncé. C’est vite devenu un rituel.

Le tissu et les extrémités des manches en dentelle laissent une sensation de fraîcheur et de douceur sur ma peau et me procurent une sensation de calme et de sérénité. Tout à coup, je n’étais plus gestionnaire de crise, j’étais de nouveau moi. Tandis que la baignoire se remplissait d’eau chaude et de mousse rose, je me suis rendu compte que Beldona avait nommé cette robe de chambre «Fara», et que c’est également le nom d’une petite île écossaise inhabitée. La robe de chambre et le bain mousseux sont devenus mon rituel. C’est ma petite île de calme et d’élégance. Un moment de douceur, rien que pour moi.