Karina Berger

Maternité

Quand il s’agit de maternité, tout le monde a toujours quelque chose à dire. La famille, les amis, mais aussi des personnes qui nous sont totalement étrangères. Tout le monde sait comment une mère doit se comporter. Avec cette BELDONA TALKS, nous redonnons sa véritable place à la maternité et nous rendons le pouvoir aux femmes en les laissant prendre leurs propres décisions. Karina Berger (53 ans) est avec son mari Thomas depuis 29 ans et est la mère de deux filles, Noemi (27 ans) et Shenay (14 ans). Elle travaille comme event manager. Dans cet entretien avec Karina, nous parlons de maternité, d’amour maternel et de la fête des Mères.

Maternité
Karina Berger
06.04.22

Que signifie l’amour maternel pour toi?

Pour moi, c’est le seul amour inconditionnel. Un sentiment intense et beau. Mais je n’ai pas connu ce sentiment dès la naissance, cet amour a grandi jour après jour. Et par moment, surtout durant la puberté, j’ai aussi ressenti du désamour pour mes filles. Je pense que la nature fait bien les choses, et que cela m’a préparé au jour où elles quitteront la maison et couperont le cordon.


A quel moment te sens-tu pleinement heureuse en tant que mère?

Il y a différents types de bonheur. Je suis par exemple heureuse lorsque mon enfant me fait un câlin et me dit «I love you, Mom». Cela me donne le sentiment d’être appréciée pour ce que je suis, pour ce que je donne à mon enfant et pour ce que je lui permets de réaliser. Mais je suis également très fière lorsque mon enfant participe à un spectacle ou se comporte de manière très sociale et loyale vis-à-vis des autres.


Et quand voudrais-tu te cacher sous le canapé? 

Il y a différents moments. (Rires) Par exemple lorsque je trouve que mes enfants ne se comportent pas bien en public. S’ils font quelque chose qui va à l’encontre de mon éthique ou s’ils se comportent si mal qu’ils en deviennent insupportables. Se cacher sous le canapé n’est peut-être pas la bonne expression, mais il y a des moments où je voudrais fermer la porte et ne plus les voir ni leur parler.


Est-ce qu’en tant que mère, on se laisse influencer par les autres? 

Je ne sais pas si influencer est le bon mot. Je demande souvent des conseils et je discute beaucoup avec des amies et mon mari si je souhaite avoir leur avis sur un sujet ou savoir si j’ai réagi trop fortement. Je ne suis pas une personne influençable. Mais les conseils peuvent être utiles et inspirants.



Une mère doit veiller au bien-être de son enfant et ne doit pas céder à ses quatre volontés. Est-ce que tu y arrives toujours? 

J’entends souvent que je suis très sévère, ce que l’on confond parfois avec le fait d’être cohérent. Chez nous, il y a des règles et des limites et je veux qu’on les respecte – si ce n’est pas le cas, cela a des conséquences qui ne sont pas toujours du goût de l’enfant. Par exemple, lorsque ma plus jeune fille veut veiller jusqu’à minuit en semaine alors qu’elle doit se lever tôt le lendemain. Je décide alors que ce n’est pas possible, ce qui l’énerve beaucoup et lui fait dire que je suis la mère la plus nulle de la terre. Les enfants ne sont pas capables de prendre de telles décisions, car ils vivent dans l’instant présent, ils n’ont pas l’expérience nécessaire et ils ne mesurent pas encore toutes les conséquences de leurs actes.

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La société est-elle prête pour les mères qui font carrière?

Beaucoup de choses ont changé et la société est devenue plus libérale et plus ouverte, mais il y a encore beaucoup de progrès à faire. A commencer par la garde d’enfants qui n’est toujours pas optimale. Les crèches sont conçues pour les parents qui travaillent de 9h00 à 17h00. Mais lorsque les horaires sont plus flexibles, les mères doivent s’organiser autrement et trouver de nouvelles solutions. De plus, les crèches sont terriblement chères en Suisse. Pour certaines mères, cela ne vaut pas la peine d’aller travailler si elles doivent ensuite reverser une grande partie de leur salaire à la crèche. L’Etat devrait offrir un meilleur soutien et être plus actif.


En tant que femme, on doit assumer de nombreux rôles. A quel moment te sens-tu pleinement femme et moins mère? 

En fait, je me sens toujours «pleinement femme» (rires). Mais je comprends ce que tu veux dire. Quand je sors ou que je pars en vacances avec Melanie, ce sont des moments que je prends pour moi. Ces petites pauses sont extrêmement importantes, pas seulement pour moi, mais aussi pour mon conjoint. Je pense que c’est aussi la raison pour laquelle mon mari et moi sommes ensemble depuis si longtemps. Vivre et laisser vivre. Nous ne sommes pas seulement des parents et un couple, mais aussi des individus qui doivent pouvoir vivre librement. Car quand je suis épanouie, ma famille profite automatiquement aussi de ma bonne humeur. Et le contraire est tout aussi vrai: lorsqu’on est frustré, ce sont généralement les gens qui sont les plus proches de nous qui en font les frais.


Et les enfants deviennent adultes. Que souhaite-t-on à ses enfants lorsqu’ils finissent par quitter le nid? 

D’une part, qu’ils aient appris à être indépendants financièrement, mais aussi mentalement, qu’ils soient heureux, qu’ils n’aient pas trop de peines de cœur, qu’ils réussissent dans ce qu’ils aiment. On leur souhaite tout le meilleur. Car c’est exactement ce que l’on fait pendant presque vingt ans: les préparer à la vie. D’autre part, je souhaite qu’ils puissent regarder en arrière et dire: «J’ai eu une belle enfance».


Trouves-tu que la lingerie te donne plus d’assurance? 

Si je me sens bien dedans, oui, certainement. Elle doit en tout cas être très confortable. J’aime la belle lingerie, car elle met le corps en valeur et souligne la féminité.


Est-ce que tu as l’impression que la lingerie est un peu comme un super pouvoir?

La belle lingerie me procure une sensation agréable. Je sais que si je devais me déshabiller devant quelqu’un et me montrer avec ma belle lingerie, je me sentirais forte et sûre de moi (rires). Ce matin, je suis passée en sous-vêtements devant mon mari et il m’a dit: «Waouh». Si après presque trente ans, mon mari réagit toujours ainsi lorsqu’il me voit en sous-vêtements, c’est que je dois être sensuelle.


Que souhaites-tu dire aux mamans et aux futures mamans? 

Devenir mère et être mère sont deux choses différentes. Il y a cette vie qui grandit en vous et puis il y a la naissance. Mais la maternité c’est beaucoup plus que cela. Je trouve que l’on ne doit pas être trop exigeante envers soi-même, car la mère parfaite n’existe pas, même si la société voudrait nous le faire croire. Chaque mère traverse différentes étapes dans sa vie qui sont toutes très personnelles et qui dépendent de nombreux facteurs. L’idéal est de suivre le chemin vers la maternité une étape après l’autre.

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